32 ans, Auteur, conférencier, formateur et créateur de la méthode neuro-productivité, Lyon
Jérémy a été diplômé d’un MBA Management des Ressources Humaines en 2015. Après avoir eu plusieurs expériences dans le secteur des Ressources Humaines, il a décidé de se lancer à son compte. Aujourd’hui, il est spécialiste en neuro-productivité et transmet ses connaissances à travers ses formations, son livre et ses conférences. Dans cette interview exclusive, Jérémy revient sur ces années au sein de MBway Lyon, sur son parcours professionnel et sur la méthode de neuro-productivité qu’il a créée et qui vise à optimiser son cerveau et sa physiologie pour devenir plus productif et efficace. Découvrez son témoignage inspirant :
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Jérémy Coron, j’ai 32 ans et j’ai fait mes études au sein de MBway.
Je rejoins l’école en 2013 et termine en 2015 avec mon MBA Management des Ressources Humaines en poche. En alternance, la première année j’étais chez ADDECO en tant que Consultant recrutement CDI et CDD, sachant que j’avais déjà travaillé pour eux dans le cadre de ma licence. Et la deuxième année, j’étais Assistant formation / Recrutement des stagiaires et des apprentis chez Faurecia, groupe français d’ingénierie et de production d’équipements automobiles. J’ai donc testé à la fois le monde du tertiaire et le monde industriel, c’était un choix personnel.
Qu’avez-vous retenu de ces deux années d’études ?
Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’autonomie, et du coup la créativité qui découle de cette autonomie. Cette notion d’être « livré à soi-même ». Nous avions beaucoup de travaux en groupe. Ça nous apprend à prendre du leadership dans un groupe ou potentiellement suivre quelqu’un quand les compétences ne nous appartiennent pas. On devait aussi trouver des solutions par soi-même par rapport à des problèmes qui étaient posés, c’est très formateur.
Ce qui était intéressant, c’est le format aussi. On était en cours 3 jours tous les 15 jours, c’était très bien pour allier le côté pro et le côté plus scolaire. J’ai apprécié aussi l’aspect très technique des intervenants. Ils ne nous apportaient pas uniquement des connaissances acquises dans des livres ou dans des manuels, ils ont tous un vrai vécu en entreprise. On parle vraiment de cas concerts, et qui s’appliquent véritablement à la vie de tous les jours et non pas uniquement à des théories, qui ne sont que des théories.
Sinon la bonne ambiance, alors ça c’est sûrement propre à chaque promotion mais moi ce fut que le cas donc effectivement, j’ai des très bons souvenirs en termes d’amitiés et de réseau. D’ailleurs, il y a plusieurs amitiés que je conserve encore aujourd’hui alors que ça fait maintenant 9 ans que j’ai quitté l’école.
Donc voilà, c’est un tout qui fait que ces deux années d’études étaient très positives.
Qu’avez-vous fait après MBway ?
Suite à l’obtention de mon diplôme en 2015, j’ai très rapidement obtenu un emploi de Consultant en recrutement chez Manpower, où je suis resté 8 mois.
Puis, j’ai pris un nouveau poste en tant que Responsable Recrutement chez Côtéjob, un groupement d’agence de travail temporaire chez qui j’ai créé l’offre recrutement CDI/CDD. J’ai créé le pôle recrutement CDI/CDD, tant pour le groupe, que pour les clients du groupe, que pour mes propres clients. De la négociation avec les jobboards, à la création des outils et supports en passant par toute la création de la communication visuelle tant physique que numérique, j’ai tout fait au niveau recrutement de A à Z. J’étais au siège social de l’entreprise et je gérais en transversales une 40 aine de collaborateurs. C’est un métier que j’ai fait durant 3 ans.
J’ai quitté Côtéjob en fin 2018 pour lancer ma propre entreprise sur laquelle je bossais déjà en parallèle depuis quelque temps, notamment au travers d’un podcast qui à l’époque s’appelait « Soft skillers » dans lequel je parlais de compétences transversales. Autrement dit, comment acquérir des compétences en management, en communication, en marketing ou autre ? Car effectivement, je voyais beaucoup de personnes, dans le cadre de mes expériences précédentes, qui étaient très douées au niveau des compétences techniques, mais qui l’étaient moins sur les compétences dites transversales et humaines. Je voulais pallier un peu ce problème-là.
Sachant que si on remonte un peu dans le temps, j’ai lancé en 2016 une chaine YouTube, qui s’appelait « Let’s Work », dans laquelle je vulgarisais les ressources humaines et le monde du travail. Elle n’est plus d’actualité mais je l’ai tenue pendant 3 ans. Pour la petite histoire, elle m’a valu un petit encart dans Le Monde, donc c’était plutôt gratifiant à l’époque. J’ai arrêté justement pour commencer les podcasts en fin 2018. Et après de fil en aiguille, je suis arrivé au fait de me dire que oui certes les soft skills m’intéressaient, mais que le plus important pour moi, c’est vraiment ce qui est à l’origine de cette connaissance des soft skills, qui est le cerveau humain et le corps humain. C’est comme ça que j’en suis arrivé à m’intéresser davantage aux neurosciences et aux sciences cognitives.
J’ai donc axé davantage mon parcours et mes recherches sur la création d’une approche de productivité, que j’ai appelé la neuro-productivité.
En quoi consiste votre activité entrepreneuriale aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je suis auteur, conférencier, formateur et créateur de la méthode neuro-productivité. La méthode que j’ai créée se base sur le cerveau humain et le corps humain. Autrement dit, comment optimiser son cerveau et sa physiologie pour avoir les ressources cognitives et l’énergie nécessaire pour être productif et efficace ?
Je vends des formations sur différents sujets. J’ai des formations davantage axées sur la partie cognitive du cerveau où je peux parler de procrastination, de déconcentration, de démotivation, etc. Mais aussi beaucoup de formations plus sur la partie énergie donc physiologique. Comment mieux dormir, mieux manger et adapter son travail a ses rythmes naturels d’énergie et de fatigue en journée ? Si je résume ces formations, le but est de comprendre comment fonctionne son corps pour lui apporter le bon carburant pour être performant.
Pour l’instant, ces formations sont proposées sous format digital. Ainsi, mes clients, que ce soient des particuliers, des entreprises ou des entrepreneurs, peuvent les suivre à leur guise chez eux ou au bureau. Je commence à développer mon offre d’accompagnement en entreprise et en parallèle, je fais aussi des conférences. Voilà pour le panel de produits que je commercialise.
Ma cible est donc assez large mais concerne particulièrement les cadres, les managers ou les entrepreneurs. En effet, les programmes que je propose impliquent une certaine autonomie dans la gestion de son temps donc quand on est ouvrier par exemple, certes les conseils que je donne peuvent s’appliquer, mais les gens n’en tireront pas bénéfice à 100 %.
Enfin, j’ai récemment écrit et publié un livre dans lequel j’explique notamment la méthode de neuro-productivité que j’ai développée. C’est une méthode en 4 étapes, qui pour vous donner une image, peut ressembler au modèle de la pyramide de Maslow. Je commence par augmenter les ressources physiologiques (meilleure nutrition, meilleur sommeil, plus de mouvements et apprendre à respecter ce que l’on appelle la chronobiologie, c’est-à-dire le rythme de son corps). Ensuite, au deuxième étage, c’est tout ce qui est partie cognitive, c’est-à-dire apprendre à travailler avec son cerveau et non pas contre son cerveau. A ce stade, le but est de vaincre la procrastination, se fixer efficacement des objectifs qui nous mettent en mouvement et en marche, optimiser son environnement de travail, etc. Et après, je parle enfin de la méthode de productivité qui selon moi est la plus adaptée au fonctionnement du cerveau humain par une série de questions que je pose directement au lecteur. Puis, je finis par présenter les outils qui selon moi sont les plus adaptés.
En fait, un peu à l’inverse des formateurs en productivité, je ne commence pas par la méthode et les outils, mais par ce qui vient selon moi en amont de ces derniers. Parce que je pars du postulat que si le corps humain et le cerveau ne sont pas dans les meilleures conditions pour être productifs, et bien, peu importe les outils ou les méthodes, certes on va gagner quelques petits pourcentages de productivité, mais on ne sera jamais à 100 % de nos capacités. Pour résumé, ma méthode vise à vous faire atteindre 100 % de vos capacités grâce à un cerveau et un corps optimisé.
Où peut-on trouver votre livre ?
Mon livre « Votre cerveau n’est pas programmé pour être productif : la méthode pas à pas pour gagner en énergie, motivation et concentration » est disponible partout. C’est un livre publié par la maison d’édition Eyrolles, qui m’a d’ailleurs sollicité pour l’écrire. Cet ouvrage m’a demandé beaucoup de temps de travail, c’était très long et très dur, mais j’en suis fier.
Quel est votre regard sur l’alternance ?
Rien ne vaut la mise en application de la théorie pour en faire des compétences réelles. C’est en essayant les choses, en les mettant en application, qu’on fait des erreurs et c’est par les erreurs qu’on apprend. Pour moi, c’est essentiel de se confronter rapidement au terrain et de confronter ses connaissances nouvellement acquises à une réalité concrète et tangible. Je ne peux que conseiller fortement l’alternance.
Des conseils à donner pour les étudiants ?
Bien manger, bien dormir et faire du sport. Ce sont les conseils de base de mon livre. Effectivement, on a souvent tendance, et surtout quand on est jeune, à négliger son sommeil. On pense parfois que le sommeil est futile, voire contre-productif, sauf que c’est essentiel. Donc un des meilleurs conseils que je puisse donner est de respecter son sommeil et de façon plus général écouter son corps. Par exemple, si votre corps vous envoie un signal de fatigue, levez le pied, si vous avez un signal de blessure, faites potentiellement une petite pause dans le sport, etc. Ça fait un peu moralisateur, j’en ai conscience, mais autant on peut le faire jeune, autant ça se paie après, donc autant prendre les bonnes habitudes le plus tôt possible. Il faut arriver à prendre un peu de recul et à s’écouter, sans pour autant avoir une vie monastique. Il faut bien entendu trouver le juste milieu.
Quels sont vos projets futurs ?
Mon premier projet est de reprendre le podcast que j’avais créé qui s’appelle « Papapreneur : Le podcast des Papas Entrepreneurs ». J’ai coanimé ce podcast là avec un ami, Quentin, qui lui aussi est papa et entrepreneur. On a fait beaucoup d’erreurs lui et moi au début quand nos enfants sont arrivés et on aimerait effectivement éviter que les gens commettent ces erreurs-là.
Le deuxième projet que j’aurai, cette fois-ci avec ma compagne, est de trouver une solution pour gamifier les devoirs. Notre but est de s’appuyer notamment sur les neuro-sciences et les découvertes en sciences cognitives, pour transformer les devoirs en jeu. Nous voulons trouver un concept pour que les parents et les enfants jouent ensemble le soir sur un plateau de jeu à table avec des dés, des pions, des challenges, des défis, des monstres à vaincre, tout en apprenant des choses. L’idée est de transformer le côté un peu horrible des devoirs, tant pour les enfants que pour les parents, en partie de plaisir. Le but final est d’apprendre aux enfants à apprendre et de leur permettre dès le plus jeune âge de développer des compétences et des comportements qui vont leur permettre d’être plus efficaces durant toute leur vie. Parce qu’entre apprendre des multiplications, et apprendre une compétence au travail, les chemins neuronaux sont quasiment les mêmes. Donc au final, selon ma vision, si on apprend ça dès le plus jeune âge, on peut plus facilement survoler la vie en quelque sorte.