27 ans, Chargée de développement RH, Laval
Nous avons eu l’occasion de rencontrer Charlotte Perret, chargée de développement RH chez l’entreprise Walor. Ce fût l’occasion d’échanger sur son métier, ses missions et les qualités requises pour exercer cette profession. Nous avons également profité de cet entretien pour échanger sur l’alternance.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Charlotte Perret, j’ai 27 ans. Je suis chargée de développement RH pour l’entreprise Walor, située à Laval. Concernant mon parcours d’étudiante, j’ai commencé par un bac STMG (Sciences Technologiques du Management et de la Gestion) avec option ressources humaines. Ensuite, j’ai réalisé un BTS assistant de gestion PME/PMI puis j’ai poursuivi mes études avec une licence RH en contrat de professionnalisation au sein de l’entreprise Mann Hummel à Louverné. Mes missions principales, lors de cette alternance, étaient de m’occuper de la partie gestion administrative et des intérimaires principalement. J’ai poursuivi mes études avec un Master RH, également en alternance au sein de la même entreprise, avec une évolution de mes missions (formation, gestion stagiaire). Pour ma deuxième année de master, j’ai changé d’entreprise et j’ai intégré le groupe Douillet, une entreprise de machines agricoles. Je m’occupais également de la gestion du personnel, gestion des formations, du recrutement.
Suite à cette dernière année en alternance, j’ai postulé à une offre d’emploi pour le poste de chargée de développement RH chez le groupe Walor et depuis je suis dans cette entreprise, cela fait 4 ans. Dans ce poste, je m’occupe de toutes les tâches que peut gérer le service Ressources Humaines. Je m’occupe de la gestion administrative du personnel avec la paie, la gestion des temps, la mutuelle, la prévoyance…
Je m’occupe également de la partie recrutement et intégration des nouveaux collaborateurs. La partie recrutement comprend la diffusion des offres, la sélection des CV et la participation aux entretiens. La partie intégration concerne la préparation et l’intégration du nouveau salarié jusqu’à la signature du contrat. Nous proposons un parcours d’intégration complet, avec une immersion au sein de nos usines pour l’ensemble des nouveaux collaborateurs, cadres et services supports y compris.
Mon poste inclut également la partie relation sociale. Je participe et anime avec le chef d’établissement deux CSE (Comité Social et Economique), étant chargée de développement RH sur 2 sites. Le premier site compte une quinzaine de personnes et le second une quarantaine de personnes. Je participe également au CSEC (Comité Social et Economique Centrale) pour une de nos sociétés qui regroupe plusieurs établissements.
Pour la partie juridique, il est important de noter que le code du travail ne cesse d’évoluer. Cela peut avoir un impact sur nos missions, que ce soit sur la paie ou sur l’aspect juridique. Je m’occupe également du suivi de carrières de nos collaborateurs : évolutions, les formations, plan de formation. Le suivi de carrière est aussi l’accompagnement salarial des changements de coefficient, des augmentations et des changements de poste.
Pour l’ensemble de mes missions, je suis autonome et en relation directe avec le directeur des Ressources Humaines.
Enfin, l’une de mes grandes missions est de la gestion de projet et le support aux usines. Nous avons 11 sites de production, où j’interviens dans le cadre de questions juridiques, sur les logiciels, et dans l’accompagnement des équipes RH (monde) sur des questions quotidiennes. Depuis peu, nous sommes deux sur ce poste. En effet, la convention collective de la métallurgie évolue et cela nécessite de nous mobiliser sur de nouveaux sujets ne plus du quotidien. Typiquement, une grosse partie de notre travail actuellement (juin 2023) est de redéfinir les fonctions et les descriptifs d’emplois de nos collaborateurs.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Walor est un groupe international, étendu sur 5 pays (France, Roumanie, Chine, Mexique, Allemagne), avec un site de production dans chaque pays étranger, 8 sites de productions en France et un site support. Nous sommes forgerons de métier et nous fabriquons des pièces automobiles et non automobiles, donc autant pour des constructeurs automobiles, que pour des constructeurs de camions par exemple. A cela s’ajoute les métiers de l’usinage et du décolletage.
Pouvez-vous nous présenter votre journée type ?
Au sein du service Ressources Humaines, cela n’existe pas. Au début de la journée, nous allons regarder la gestion des temps par exemple. Notre journée dépend des mails, des urgences, et des priorités.
Notre rôle est vraiment d’être l’interlocuteur entre la direction et les salariés. Si les salariés ont des questions, ils vont d’abord nous voir nous avant d’aller voir la direction et vice versa. Le fait qu’aucune journée ne se ressemble fait la richesse de notre métier.
Quels sont les temps forts de votre métier ?
Au mois de février/mars, nous avons plusieurs parties au niveau des déclarations avec les taxes d’apprentissage, les bilans sociaux ou même l’Index Hommes-Femmes.
Lors des mois de mai, juin et juillet nous allons nous occuper de nos comités carrières, c’est la partie évolution salariale, que ce soit changement de poste, changement de coefficient, définition de fonction. Nous avons un système de comité carrières pour définir et évaluer l’ensemble des postes et des collaborateurs.
Tout au long de l’année, nous avons des entretiens professionnels et entretiens annuels qui nous permettent d’alimenter ces comités.
Lors des mois de septembre et octobre nous nous occupons de l’intégration de nos collaborateurs et de nos alternants.
Et en fin d’année, nous préparons l’année prochaine, avec les plans de formation, les dernières déclarations à faire.
En parallèle, nous avons des projets ponctuels mais sur la durée et cela s’ajoute au quotidien et à l’organisation « classique » au sein du service Ressources Humaines.
Selon vous, quelles sont les qualités pour exercer votre métier ?
Ce qui est vraiment important dans les Ressources Humaines est le côté humain et le relationnel. D’une part pour réussir à fidéliser les salariés. Il faut aussi être polyvalent(e), aimer ne pas tout le temps faire la même chose et savoir s’adapter. C’est important, parce que l’on peut passer d’un sujet à un autre, d’une minute à l’autre. Et enfin, l’essentiel, être passionné(e) par le métier.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
La polyvalence. C’est de « toucher à tout », mais en même temps de savoir ce que j’ai à faire. Je peux passer d’un sujet à un autre en fonction des sollicitations que je vais avoir. Bien évidemment, j’aime aussi le contact avec les salariés.
Quel est votre avis sur l’alternance. Quels en sont les avantages ?
Je prône l’alternance. J’ai réussi à obtenir le poste que j’ai aujourd’hui en passant par de l’alternance sur un niveau licence, mais aussi sur un niveau Master. Quand j’ai postulé sur le marché de l’emploi, j’avais mon niveau master et 3 ans d’expérience. Aujourd’hui, nous demandons de l’expérience à tous ceux qui arrivent sur le marché de l’emploi. Or ce n’est pas possible, car il faut bien commencer quelque part. C’est pour cela que l’alternance est pour moi un plus et je le vois dans mon métier. Quand il y a deux CV identiques mais que l’un a fait ses études en alternance, nous prendrons ce candidat-là. Simplement parce qu’il saura comment fonctionne une entreprise et il aura déjà mis les pieds dans le monde du travail.
Avez-vous des conseils à donner aux étudiants ?
Nous pouvons toujours y arriver. Tant que nous croyons en nous-mêmes, que nous fixons des objectifs et que nous nous donnons les moyens de les atteindre. Il ne faut pas prêter attention à ce que disent les autres, ne pas se laisser stopper par des personnes qui ne croient pas en vous. Il faut croire en soi, se donner les moyens et dès que l’on sait ce que l’on veut faire, il faut se lancer dans l’alternance.
Conseillez-vous aux étudiants de poursuivre leurs études ?
Je conseillerais de faire un MBA Management des Ressources Humaines, d’abord aux personnes qui veulent poursuivre les études mais aussi selon les objectifs professionnels. Ce sont deux ans d’investissement personnel, avec des travaux à rendre. Il ne faut pas se lancer dans cette formation juste en se disant que nous aurons notre Bac +5 à la fin. Il y a une charge de travail. En revanche, quelqu’un qui a envie de se lancer pour monter en compétences plus rapidement, avoir plus de responsabilité, poursuivre ses études est la bonne solution. Cela dépend de ce que chacun souhaite, et du métier qui nous attire. Faites la formation uniquement si c’est un plus pour vous et en fonction de votre projet professionnel.
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